Les étrangers dans les villes d’Empire

Mühlhausen|Thuringe, 3-5 mars 2025

Douzième colloque scientifique du Cercle de travail de Mühlhausen pour l’histoire des villes d’Empire, en lien avec la Fondation Friedrich-Christian-Lesser et l’Association de Mühlhausen d’histoire et de conservation du patrimoine (Mühlhäuser Geschichts- und Denkmalpflegeverein e. V).

Conception

En 1962, Be « Être étranger » et « étrangeté » sont aujourd’hui des notions mobilisées dans le cadre de luttes politiques, souvent utilisées (à mauvais escient) pour parvenir à s’imposer dans les discours identitaires. Cependant, au Moyen Âge et à l’époque moderne, la qualification d’« étranger » ne servait pas seulement à affirmer des identités idéalisées ou à dénoncer de prétendus dangers « de l’extérieur ». Ce qui était étranger était souvent connoté positivement, considéré comme stimulant et enrichissant par son exotisme, voire prestigieux.

En raison de leur position juridiquement et économiquement privilégiée dans l’Empire, les villes impériales entretenaient une relation particulière à l’« étranger ».

Des règles du jeu spécifiques y avaient cours, ce qui se manifestait en particulier dans les moments de menaces extérieures. En même temps, les enceintes de ces villes, qui séparaient l’intérieur de l’extérieur, étaient perméables et permettaient une circulation dynamique – même si elle était sélective – de personnes, d’idées et d’objets. Par ailleurs, même l’espace urbain intra muros était compartimenté, car des secteurs « étrangers », relevant de droits différents, se partageaient la ville comme lieu de vie et de conception du monde. Les pratiques de négociation marquaient également les manifestations, fêtes, marchés ou assemblées d’Empire. La formation de factions et les luttes qui opposaient ces dernières, en utilisant les stratégies de communication et les symboles d’un « othering » tout à fait moderne, étaient également partie intégrante de la culture politique.

Le colloque de Mühlhausen sur les villes d’Empire est centré sur les questions relatives aux spécificités de ce rapport à l’« étranger » et aux « étrangers » dans les villes d’Empire ; il s’intéresse aussi à des acteurs particuliers et aux pratiques d’inclusion et d’exclusion qu’ils mettaient en œuvre et qui marquent l’« identité » urbaine du Moyen Âge et de l’époque moderne. Il est organisé en six sections traitant d’études de cas ou de concepts nouveaux, et qui permettent également des comparaisons avec des milieux autres que les villes d’Empire. L’excursion traditionnelle du mercredi conduira dans l’époque présente, de l’État-nation, où le rapport aux « étrangers » et à l’ « étranger » est fortement politisé.

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